Résister

Publié le par touchepasamacommune


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Le 1er  juillet 2011

 


Monsieur le Maire, Madame le Maire,

La loi de réforme de l’administration territoriale du 16 décembre 2010, que nous avons combattue, n’est est plus au stade de la discussion ; elle est à celui de l’exécution.

La direction que prend celle-ci,  en particulier dans les départements ruraux,  confirme, hélas, les craintes qui étaient celles de l’association « Touche pas à ma commune ».

Les préfets  ont, avec plus ou moins de zèle, conformément à la loi, soumis aux grands élus locaux des schémas départementaux de rationalisation des structures intercommunales visant le regroupement  systématique   des communautés de communes ou d’agglomération.

Au motif de rationaliser, le but est que la France ne soit plus composée que de quelques centaines de communautés, le plus intégrées possibles.

On voit déjà poindre à l’horizon un encouragement systématique à la  transformation de ces communautés en   communes nouvelles, qui feront  perdre à  celles d’aujourd’hui  leur personnalité juridique, les réduisant à de simples lieux-dits.

Les cantons  n’étant  plus, quant à eux,  ni une circonscription électorale, ni le siège d’une intercommunalité, garderont-ils longtemps leur gendarmerie, leur perception, voire leur bureau de poste? On peut en douter.

C’est là  le terme d’un processus sournois de mort lente  de la commune qu’une technocratie obstinée a imposée aux majorités de droite comme de gauche depuis vingt ans. C’est à  un véritable démantèlement   de l’espace rural français que l’on assiste.    

Face à ce dessein faussement  moderne, faussement  rationnel,  en réalité idéologique et destructeur, il nous faut résister.

Résister avec la conviction  que nous combattons pour la démocratie, la vraie, celle qui commence à la base.  

Résister avec la conviction que nous combattons pour l’homme, car le but visé est véritablement une déshumanisation de  nos  sociétés.  

Résister avec la conviction que nous sommes dans la vraie modernité : celle qui s’appuie sur l’héritage de l’histoire et non point celle qui le renie.

Résister en étant conscients que  nous l’emporterons : on ne tire pas  un trait, par vingt  ans de subterfuges législatifs, sur  une  réalité bimillénaire comme la commune.

Les prochaines élections sénatoriales seront, dans les départements renouvelables, l’occasion d’exprimer cet esprit de résistance. L’ancien premier ministre Raffarin y  prédit  une « bronca de la ruralité » excédée par toutes ces réformes. Il n’a pas tort : nous en reparlerons.

Je vous prie de croire, Monsieur le Maire,  Madame le Maire, à mes sentiments dévoués.      

 

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